Publié par LES ECHOS
Le 1 mars 2021
Par Marie-Christine Sonkin
ⒸLes Echos
Le prix du mètre carré parisien sera-t-il toujours au-dessus de 10.000 euros en septembre 2021 ? (Shutterstock)
La pandémie a fait irruption dans un marché euphorique. Après douze mois de lutte contre le virus et plusieurs confinements, la pierre affiche une belle résistance, mais le marché immobilier ne sort pas indemne de l'épreuve. Les grandes villes font les frais d'un recentrage de la demande, Paris en tête.
« Le prix du mètre carré parisien sera-t-il toujours au-dessus de 10.000 euros en septembre 2021 ? » s'interroge Thomas Lefebvre, directeur scientifique de MeilleursAgents. Selon l'indice des prix immobiliers MeilleursAgents- « Les Echos », la capitale affiche un nouveau recul de 0,3 % en février pour descendre au 1er mars à 10.318 euros le mètre carré. Et à force de s'effriter, les prix de l'immobilier d'habitation commencent à baisser de façon significative : - 1,8 % sur un an glissant au 1er mars et - 2,5 % depuis septembre 2020. En province, la situation est comparable dans les 10 plus grandes métropoles. Seules Nantes (+0,5 %, à 3.557 euros/m2) et Rennes (+0,3 %, à 3.732 euros/m2) affichent sur un mois des variations positives.
Il y a un an, tous les indicateurs étaient au vert : chômage, taux, salaires… après le choc du premier confinement, les acquéreurs ont poursuivi leurs projets et le marché a atteint son acmé l'été dernier. Depuis, la situation est moins reluisante. « Nous sommes dans une ambiance d'attentisme. Certes, des taux toujours très bas soutiennent toujours le marché, commente Thomas Lefebvre, qui exclut d'ailleurs tout scénario d'effondrement. Mais le climat d'incertitude empêche les prises de décision ».
Les indicateurs de tension immobilière (ITI), qui mesurent le rapport entre acheteurs et vendeurs, se sont affaissés, seules Strasbourg et Lille se maintenant au-dessus de 15 %. Certes, nombre de grandes villes se situent aux alentours de 10 % et la demande est encore supérieure à l'offre, mais cet écart a tendance à se réduire. La demande s'est toutefois légèrement redressée à Paris, l'ITI passant de 5 % au 1er février à 8 % au 1er mars, mais il y a un an, cet indicateur surfait sur les 20 % !
« Nous sommes encore au creux de l'ornière et il est difficile de savoir comment le marché va évoluer. Tant que l'immunité collective ne sera pas atteinte, ce qui permettra plus ou moins le retour à une vie normale, le marché risque de continuer sur le même rythme incertain avec une légère érosion de prix dans les grandes villes, et un marché relativement stable dans les petites villes et les zones rurales. Dans quelques mois, nous verrons si l'économie se redresse avec un appétit consumériste décuplé ou si le chômage de masse, qui pourrait s'accompagner d'une prudence accrue dans l'attribution de crédits, fait basculer l'immobilier dans un cycle moins favorable », analyse Thomas Lefebvre.
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Seule gagnante de l'ambiance Covid-19 : la banlieue. Petite et grande couronnes continuent à profiter de l'engouement pour l'espace et la verdure… Pas trop loin d'une grande agglomération. Sur un mois, les prix en Seine-et-Marne et dans l'Essonne progressent encore de 0,5 % et la Seine-Saint-Denis de 0,3 %. Et en un an, les prix augmentent partout : de 1,7 % dans les Yvelines à 3,7 % dans l'Essonne, en passant par 3,5 % dans le Val-d'Oise.
Reste que « pour les acquéreurs solvables, les conditions ont rarement été aussi favorables », estime Thomas Lefebvre. « Non seulement ils bénéficient de taux très bas mais ils disposent aujourd'hui d'un certain pouvoir de négociation. Qu'en sera-t-il dans six mois ? Outre le fait qu'il sera peut-être plus difficile d'obtenir un crédit, il n'est pas évident que la baisse se poursuive, notamment à Paris. » Selon lui, les grandes métropoles disposent toujours d'un pouvoir d'attraction important et restent le centre d'une vie économique, facteur d'agrégation des ménages.
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