La crise a braqué les projecteurs sur les régions et confirmé leur dynamisme. Dans les métropoles, l'immobilier de bureaux décolle et le mouvement de décentralisation renforce l'attractivité des villes moyennes.
lire l'articleLes territoires ne connaissent pas la crise. L'immobilier de bureaux en région affiche une meilleure résilience et une plus forte dynamique que le marché francilien . En dix ans, le volume des transactions réalisées en province, hors période Covid, a progressé de 40 %, tandis que l'Ile-de-France affiche une hausse de 10 % seulement pour la même période. « L'attractivité des métropoles régionales se confirme, avec des croissances économiques attendues supérieures à la moyenne francilienne en 2021 », assure Jean-Laurent de la Prade, DGA-pôle régions de BNP Paribas Real Estate Transaction.
Ainsi, Lyon, deuxième marché tertiaire de France, enregistrera 230.000 m² loués et près de 600 millions d'euros d'investissements en 2021. Lille devrait boucler l'année sur un montant de transactions similaire à l'an dernier, à 300 millions d'euros, tout comme Bordeaux. Après un gel du marché en 2020, la ville a connu un rebond de 60 % de ses investissements en bureaux, pour un montant de 300 millions d'euros également.
« La stabilité des valeurs locatives et les taux de rentabilité - 3,50 % à Lyon, 4,10 % à Lille et 4,30 % à Bordeaux - séduisent les investisseurs, notamment les institutionnels qui ciblent des marchés plus lisibles et offrant des liquidités plus rassurantes », analyse Cédric Heneman, directeur général adjoint d'Advenis Conseil et Transaction.
Déconcentration des capitales
Les villes moyennes tirent aussi leur épingle du jeu. Pour Philippe Stefanini, directeur général de Provence Promotion, « le réveil des régions est le fruit d'un double phénomène de déconcentration des capitales, Paris et Londres, depuis le Brexit, et de relocalisation industrielle sur les territoires ». Avec 140.000 m² placés en 2021, le marché d'Aix-Marseille a bien résisté et de nombreux projets immobiliers sont en cours, à l'image du campus urbain Theodora, situé sur le port, au point d'arrivée des câbles sous-marins. Il accueillera un data center, un centre de formation au code informatique, des bureaux et des logements.
A Aix-en-Provence, Voyage Privé a inauguré, au printemps dernier, son nouveau siège social. Il se compose d'un ensemble de six bâtiments, sur 15.000 m², comprenant le siège du club de rugby local ainsi qu'une école pour les élèves décrocheurs. Dans les Pays de la Loire, Angers se pose en vitrine de l'innovation avec La Villa, labellisée « French Tech » en 2015. L'entreprise, qui s'est installée dans un ancien évêché de 980 m², entouré de 3.000 m² de jardins à la française, incube 35 start-up qu'elle accompagne dans leur développement à l'international.
« Les cinq étages du bâtiment sont complets et la liste d'attente est longue ! », prévient Corine Busson-Benhammou, cofondatrice d'#AngersFrenchTech's Coop, qui cherche à s'agrandir. Au Havre, enfin, la réunification des ports du Havre-Rouen-Paris au sein d'Haropa fait de la ville un poste stratégique de l'axe Seine. Pour convaincre les entrepreneurs de s'y installer, l'agence de développement économique Le Havre Seine a mené une campagne sur la plateforme de mobilité régionale « Paris, je te quitte » … Un message envoyé aux Franciliens.
“Les villes moyennes ont une carte à jouer face aux métropoles. Disposant d'un réservoir de foncier, elles peuvent regrouper sur un seul et même site les lieux de production et les lieux de la 'classe créative', propices au développement de l'innovation et au transfert des connaissances. Si la France en U, qui s'étend de la côte bretonne depuis Quimper jusqu'à Biarritz, le Bassin parisien et le couloir rhodanien, reste prisée par les entreprises pour son dynamisme économique, des villes comme Troyes, Orléans ou Reims, reliées aux métropoles par le rail ou l'autoroute, font l'objet d'une attention nouvelle depuis la crise sanitaire. Les communes qui émergent sont celles qui ont misé sur la spécificité d'un territoire. C'est le cas d'Aurillac, qui concentre de véritables pépites industrielles dans le secteur de la biotech.”
Chloë Voisin-Bormuthdirectrice des études et de la recherche à La Fabrique de La Cité
Par Eugenie Deloire - Les Echos
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