Les premières constructions avaient débuté en 1991. Depuis, le quartier aux portes de l'Arbois ne cesse de s'agrandir pour atteindre, d'ici quatre ans, près de 15 000 habitants
lire l'articlePointée du doigt régulièrement comme une hérésie urbanistique et architecturale, la Duranne poursuit son agrandissement. Construit il y a plus de vingt ans, à l'ouest d'Aix, en lisière du plateau de l'Arbois, le quartier-ville compte plus de 6 000 salariés sur sa partie zone d'activités et 9 400 habitants répartis entre le "haut" et le "bas" de La Duranne. Les 0 - 4 ans représentent 11 % de la population et les moins de 40 ans 60 %.
"De jeunes actifs, qui pour un tiers travaillent à proximité directe du quartier. Ce qui en fait sa force", vante le maire-adjoint à La Duranne, Rémi Capeau. Les critiques sur ce que beaucoup considèrent être un village-dortoir, il les balaie avec force : "C'était peut-être vrai il y a dix ans. Mais ceux qui aujourd'hui continuent de dire cela sont ceux qui n'y vivent pas". Et de compléter son propos en expliquant : "La Duranne est un quartier à l'image de sa population. En semaine, les jeunes actifs ont très certainement plus envie de regarder une série à la maison en commandant à manger sur une application que d'aller au bistrot. Mais lorsque les associations organisent quelque chose, plusieurs centaines de personnes se déplacent. Et nous sommes le dernier quartier à organiser un carnaval de rue", défend-il encore.
"La construction de La Duranne a été pensée à l’envers."
Avec l'arrivée de nouveaux programmes immobiliers, ce sont à l'horizon 2026, entre 13 et 15 000 Aixois qui habiteront cette partie de la commune, avec comme toile de fond Sainte-Victoire.
Aussi, trois grands programmes vont venir grossir les rangs de ces ensembles immobiliers. Pour chacun, la moitié sera en accession libre à la propriété, 25 % à prix maîtrisés et le dernier quart dit social. On retrouvera le coeur Duranne 2, dont la livraison est prévue d'ici la fin de l'année, et compte 94 logements ; le Village provençal, porté par deux promoteurs, englobera 500 habitations qui sortiront de terre entre la fin d'année 2023 et le printemps 2024.
Quant au projet du Coteau et ses 350 appartements construits par sept promoteurs différents, il se fera en deux parties et les travaux échelonnés s'étaleront jusqu'en 2025. S'y ajouteront 4000 m² de surfaces commerciales et une place piétonne pensés comme la centralité du quartier. "En fait, la construction de La Duranne a été pensée à l'envers. On a commencé par l'activité, l'habitat collectif et on termine par le coeur de vie", concède Rémi Capeau. Quant à l'installation des commerces, s'il n'a pas directement la main sur les installations, il précise : "On travaille avec les promoteurs pour y installer des enseignes variées."
Pour intégrer ces nouveaux arrivants, l'adjoint au maire compte sur l'installation de diverses structures publiques qui vont compléter le panorama. Le flanc collinaire, qui coupe actuellement le quartier en deux, fera à l'avenir office de barreau de liaison.
"Nous travaillons à la liaison cyclable vers le centre-ville en un quart d’heure."
Le secteur accueillera une troisième école d'ici deux ou trois ans. Les deux établissements actuels, Pierre-Gilles-de-Gennes et Simone-Veil, arrivent à saturation. "Comme l'ensemble des projets, tout est piloté par la Semepa en partenariat avec la mairie, et nous avons rendez-vous la semaine prochaine pour affiner la réalisation de ce nouveau groupe scolaire", affiche l'élu. Jouxtera un complexe sportif de 2 000 m² de surface comprenant un gymnase qui fera la part belle aux arts de la danse et sports de combats, ainsi qu'un terrain multisport avec tribunes. En extérieur, un autre espace sera dédié aux sports collectifs, mais pour l'heure, rien n'est arrêté. "Foot, rugby, foot américain... On est en train de sonder les associations pour connaître les besoins en fonction du nombre de licenciés. Nous aimerions qu'un club référent soit créé sur place pour animer ce lieu et non uniquement des structures extérieures qui profiteraient de créneaux ponctuellement." Les travaux devraient débuter dès cet automne et s'achever d'ici le début 2024. Dans le domaine sportif toujours, le club Aix Golf, actuellement installé route de Valcros au coeur du futur projet de la Constance, déménagera sur la partie basse de la Duranne.
Un lieu de pratique que la Ville souhaite dédier à la démocratisation de ce sport, souvent considéré comme élitiste. Pour compléter la palette, un théâtre de verdure verra le jour pour y accueillir des manifestations culturelles, dans l'esprit de celui déjà en activité au Jas de Bouffan. Quant à la bastide de la Duranne (Duranne du bas), le patrimoine sera préservé, assure l'adjoint au maire. Le bâtiment y abritera des locaux associatifs, une médiathèque et espère-t-il, la mairie annexe. Ces nouvelles constructions et agencements mettent en exergue le besoin d'infrastructures pour lier cette ville nouvelle à l'ancienne. Entre une D9 et D543 souvent saturées, ainsi que des transports en commun en mal d'usagers, l'éco-quartier ne peut, aujourd'hui, se concevoir sans voiture.
"Cela fait partie des engagements de campagne et le plan vélo sera réalisé d'ici 2025. Nous travaillons à l'achat de parcelles pour boucler la liaison cyclable vers le centre-ville en un quart d'heure". Une piste à suivre.
Le commentaire du comité d’intérêt de quartier : "Nous sommes en attente de cette nouvelle tranche"
Le quartier, ils l’ont vu évoluer depuis l’origine. Alors ces nouveaux chantiers ne les inquiètent pas outre mesure. "Il est en perpétuelle transformation. Que ce soit au niveau de sa superficie ou de son nombre d’habitants", soulignent en chœur Magali Blain, président du CIQ Aix-Duranne, Didier Campos le trésorier et Laurent Saint-Martin le secrétaire. "Nous sommes en attente de cette nouvelle tranche qui est porteuse d’activités sociales, de lien. C’est une centralité qui nous manquait".
Si les grues et la poussière ne les perturbent pas, ces représentants des riverains ont d’autres griefs. "On ne peut pas vivre sans voiture à La Duranne. Le problème est que le quartier se voulant être un écoquartier, à l’origine les places de parking n’ont pas été suffisantes. Ce qui a généré de nombreuses problématiques. Aujourd’hui, cela semble être mieux pris en compte, mais nous restons vigilants."
Dernier quartier encore accessible en termes de coûts de l’immobilier, Laurent Saint-Martin déplore toutefois le manque de diversités dans les offres des promoteurs. "On n’a que des appartements, que du collectif, avec des surfaces particulières. Ce qui fait qu’il y a un certain turn-over chez les habitants. Une fois qu’on a des enfants, une partie a tendance à vouloir chercher ailleurs", décrit-il.
Une mairie de quartier plus étoffée
Au même titre que d’autres quartiers excentrés, comme le sont Puyricard, Luynes ou encore Les Milles, les membres du comité d’intérêt de quartier n’ont pas le sentiment d’être éloignés de la vie de la ville. Existe un bémol quant à la gestion quotidienne de cet ensemble. "On aimerait effectivement davantage d’agents municipaux dédiés à notre quartier", concèdent-ils. Non pas que la mairie annexe ne soit pas à leur écoute, mais "ce qui manque c’est un suivi au quotidien. Nous avons un bassin de population légitime pour avoir à demeure un certain nombre d’agents, voir un centre technique municipal dédié", relèvent-ils encore.
Chemin de croix pour la chapelle
C’est un sujet qui prête à débat, malgré les échanges avec les habitants. Le diocèse d’Aix-Arles prévoit de construire, à proximité du collège de la Nativité, une chapelle de 100 m². Un lieu de culte dédié au Saint Joseph qui en soit n’a provoqué aucune levée de bouclier, mais dont le choix architectural semble crisper riverains et élus. Alors que les images du cabinet d’architecte marseillais sur ce projet ont fuité, un vent de contestation a commencé à souffler sur les hauteurs de la Duranne. Le bâtiment, en pierre, surmonté d’une croix de 10 mètres de haut couleur or, a été vivement critiqué : "Le mélange d’une architecture moderne style musée et d’une boutique Apple. On dirait que l’architecte veut cacher que c’est une église catholique" rapportait un habitant.
Sujet épineux sur lequel Rémi Capeau préfère ménager toutes les parties : "On aurait pu aller plus loin je pense. L’architecture est une forme d’art, un choix a été fait par un acteur privé", dira-t-il, précisant que le permis devrait être déposé prochainement. Des propos repris en partie par les représentants du comité d’intérêt de quartier de la Duranne pour qui le projet ne s’intégrerait pas dans l’architecture globale du quartier. Car depuis peu, la Ville a opéré "un virage à 180º" en favorisant des constructions de "type provençal". En clair, les nouveaux documents d’urbanisme mettent un terme aux toits terrasses pour favoriser les tuiles et des façades qui tendent plutôt à reprendre les couleurs ocres que blanches ou grises... "On a écouté les doléances, on a constaté les erreurs du passé". Un message qui n’a semble-t-il pas été perçu par tous.
La Provence - Par Aurélie Biagini
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